par Maud | Oct 3, 2024 | Uncategorized
Les maisons Aurore sont des lieux proposés par les académicien.nes engagé.es depuis de nombreuses années à l’Académies Aurore.
Elles ont pour objectif de faire vivre et partager ensemble les pratiques Aurore entre les Académies.
Les même pratiques y sont proposées: rituel de l’Archer blanc, enseignement, philosophie martiale, chant, écriture, travail du paysan, maïeutique…
Certaines de ces rencontres ont un thème: danse sacrée, sagesse martiale, arts sacrés… pour préciser les pratiques et les enseignements.
N’hésitez pas, en fonction de votre région et de vos disponibilité, à contacter ces différentes maison: dans le Hainaut (BE), en Aquitaine (FR), dans les Hautes- Alpes (FR).
Vous retrouverez également les dates de ces rencontres, dans la partie Calendrier du site.
par Maud | Sep 23, 2024 | Archives
Le disciple Youssef demanda à son maître Abdelrahim ben Moussa : « à quoi sert de polir sans cesse le miroir, Maître ? »
Celui-ci répondit :
« Imagine qu’un homme se regarde dans une gouille d’eau claire et qu’en amont quelqu’un déverse un bidon de mazout dans le courant : l’eau va se teinter de couleurs diverses et en contrebas le visage de l’homme apparaîtra tout irisé. Lorsque l’âme est emplie de désirs c’est de cette manière que son miroir nous renvoie notre image.
Imagine maintenant un deuxième homme avec la même intention que le premier, qui se regarde dans cette même gouille dont l’eau est devenue stagnante et envahie par les algues, faute d’un courant suffisant. C’est ainsi que fonctionne le miroir de l’âme lorsque la paresse le voile !
Le troisième homme, au contraire de ce dernier, est confronté à une surface liquide bouillonnante, car les eaux qui descendent de la montagne ont rompu les écluses et ravagent tout sur leur passage. Le miroir de l’âme est alors semblable à cette turbulence lorsque la colère l’envahit.
Le quatrième homme, lorsqu’il arrive à la gouille pour contempler son visage, découvre que celle-ci est gelée. Ainsi est le miroir de l’âme lorsque l’orgueil s’empare de notre cœur.
Le cinquième homme découvre avec surprise que l’eau a disparu dans la gouille et que quelques maigres filets, insuffisants pour recevoir un visage s’échappent encore par des fissures dans le sol asséché. Ce miroir de l’âme est celui du doute, lorsque l’incapacité à faire confiance et à dire oui dominent en nous et atténuent considérablement la fraîcheur et la créativité de notre cœur.
Ces cinq situations représentent les cinq obstacles sur la voie.
Le maître a pour responsabilité de nettoyer le mieux possible son propre miroir, pour permettre au disciple de se voir tel qu’il est. Ainsi quand le disciple regarde le maître il se voit tantôt désirant, en colère, fainéant, orgueilleux, méfiant et il peut alors rectifier pour réaliser l’harmonie. Le maître, à son tour, rectifie avec joie en regardant son disciple, dont le miroir lui renvoie sa propre image encore imparfaite.
Les deux grandissent ensemble vers la perfection du Gojô en transformant les cinq obstacles en cinq vertus : la chaleur du cœur, la justice, l’estime respectueuse, la connaissance du ciel et de la terre, la confiance empreinte de fidélité.
par Maud | Juil 19, 2024 | Archives
Ôde à la chaumière
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Nichée sous la Tatie et au Pieds du Mulet
Vêtue d’argile, de paille et les chaumes au vent
Le sourire radieux prête à vous accueillir
De bouquets de genêts et de sauge des prés
De pivoines herbacées et lavandes sauvages
Nous enchante l’olfaction de ses mille frondaisons
Lentement elle nous berce au son des peupliers
Nous réchauffe sur son herbe au soleil méridien
Quand le vent souffle fort nous abrite en son sein
De sa vivante eau pure toujours nous désaltère
Nous emmène sans hâte jusqu’à notre intérieur
Pour bien reconnecter nos trois corps à la Terre
Nous fait vite oublier le tumulte citadin
Nous fait vivre l’ivresse des moments suspendus
Des aubes sereines jusqu’aux couchants rosacés
De l’or matinal au violacé vespéral
Fait osciller en nous la plus forte vibration
Quand l’attente se meurt de voir surgir un rêve
Nous dévoile au détour d’une sylvestre pinède
La rencontre furtive d’un chevreuil étonné
Ou nous fait contempler à qui sait le gagner
L’envol majestueux d’un aigle des hauteurs
Nous offre son Amour comme on ouvre son cœur
Pour revenir un jour comme l’âme de Ganymède
Alexandre
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Louer la Chaumière pour des vacances ou une retraite permet de continuer à entretenir ce beau lieu et d’aider l’Ecole à qui appartient ce petit paradis.
Merci de transmettre le flyer de description à vos familles et amis. |
par Maud | Juil 19, 2024 | Archives
En fauchant mon pré ce matin je me disais qu’il est important d’avoir une faux bien aiguisée, car tout s’émousse à l’usage et cela n’est pas sans conséquence : sans une faux bien aiguisée comment l’herbe serait coupée et comment mes lamas seraient nourris ?
Gambaderaient-ils alors avec le ventre creux en donnant de la joie aux enfants et ceux-ci joueraient-ils en laissant éclater leur jeunesse sous les arbres vénérables ?
J’ai compris que tout événement est constitué d’une composition d’états dont un seul est hic et nunc observable , les autres étant comme impliqués en lui et virtuels. Chaque petit geste que j’effectue est composé d’une multitude de “raisons” dont lui-même est la conséquence.
Chacun d’entre-nous est un événement, une actualisation particulière d’une série indéfinie d’états qui demeurent voilés, virtuels dans l’intime de nos cœurs !
Sans l’éclat de la jeunesse montant sous la ramure , sans la joie des enfants et la vigueur des lamas nourris d’herbe fraîche serai-je en train d’aiguiser ma faux pour couper du vert dans la rosée matinale?
Qui aiguise donc notre âme ?
Merlin
par Maud | Avr 1, 2024 | Archives
Les disciples d’Ibrahim ben Moussa disputaient autour du thème de « l’homme initiatique ».
Takini, un élève influent affirmait sans ambages que l’homme initiatique est celui qui pratique le Zazen alors qu’un autre disciple non moins influent prétendait que seule la sagesse martiale est initiatique. D’autres intervinrent à grand renfort de preuves et de bruits pour dire combien la course en montagne et le pèlerinage étaient à leurs yeux primordiaux.
D’autres encore firent le panégyrique de l’écriture zimaginale et des z’arts sacrés en mettant en avant l’excellence de la beauté.Il y eût même quelques thuriféraires de l’introspection psychologique venant flirter avec l’initiatique.
Bref on ne s’en sortait pas pour définir ce bonhomme initiatique !
Le maître vint à passer. On l’interrogea ; chacun réaffirma ses positions et Ibrahim ben Moussa conclut :
– « Ni-Ni ! »
– »Que voulez-vous dire ? »
– « Ni ceci, ni cela ! »
– « Mais alors » s’exclamèrent-ils tous ?
– « L’homme initiatique est celui qui pratique le Zazen, qui entre dans le combat, qui grimpe en montagne ou pérégrine vers les statues, qui écrit de manière imaginale ou pratique l’art sacré et introspecte les traumas. »
– « Mais alors quelle différence avec ce que l’on dit ? »
– « Celui-ci, quand il parle, a chassé l’ego et ne revendique rien pour lui-même. Il est libre d’intention personnelle et s’est oublié lui-même dans toutes les activités proposées. Il a sombré dans le « yoï » et désormais tout ce qu’il propose ne fait plus de différence car plus rien ne s’origine au moi mais tout vient de Lui. »